L’huile essentielle de patchouli est distillée à partir des feuilles de l’herbe du même nom. Ingrédient aromatique important pour l’industrie des cosmétiques et la parfumerie, cet excellent fixateur de parfums n’est pas concurrencé par des substituts synthétiques. Autre fait intéressant, pour les producteurs cette fois : le patchouli se cultive en association avec d’autres cultures d’ombrage comme le bananier et le palmier à huile.
De très nombreuses petites entreprises (exportateurs d’Indonésie, de Chine, de Malaisie, des Philippines, d’Inde, etc.) se disputent les contrats avec les acheteurs. Les producteurs de patchouli, en bout de chaîne d’approvisionnement, sont souvent laissés à la merci des intermédiaires et des exportateurs locaux et n’ont aucun moyen de savoir si leurs produits seront vendus et combien ils gagneront, s’ils gagnent quelque chose.
La société Rugofarm a été fondée en 1991 à Rugombo, au Burundi. Il s’agit d’une spin-off issue d’une étude de faisabilité, menée par l’Université du Burundi au début des années 90, sur la valorisation des plantes tropicales via l’extraction de leurs huiles essentielles. L’entreprise a débuté comme joint-venture entre des entrepreneurs locaux burundais et des investisseurs allemands, et avec plusieurs plantes dont le vétiver, l’eucalyptus et le lemon-grass. Avec la crise de 1993, l’entreprise a fermé ses portes. Rugofarm n’a repris ses activités qu’en 2001 avec une nouvelle plante importée d’Indonésie, le patchouli. Après quelques années de test pour en améliorer le séchage, Rugofarm créait sa distillerie d’huiles essentielles. La première exportation vers l’Europe a eu lieu en 2010.
Aujourd’hui, Rugofarm joue un rôle central dans l’industrie du patchouli au Burundi. Dans sa pépinière, elle produit des boutures de qualité supérieure et conseille les agriculteurs dont elle rachète les feuilles.
