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Bruxelles, une Région du commerce équitable ? Etat d’avancement

« Faire de Bruxelles-Capitale une Région du commerce équitable ». Vaste programme initié par Communes du commerce équitable et le Trade for Development Centre d’Enabel. Actives aux niveaux local, provincial et fédéral, les deux structures ont décidé d’unir leurs forces pour travailler dans les Régions et ainsi promouvoir le commerce équitable sur l’ensemble des territoires belges.

Le projet eut l’heur d’intéresser le Secrétaire d’Etat bruxellois Pascal Smet et la Ministre fédérale en charge de la Coopération au développement, Meryame Kitir. La campagne fut lancée en mai 2021 au Parlement bruxellois ; c’est aussi à ce moment que Brussels International rejoint la coordination de la campagne à la demande de Pascal Smet. Pour obtenir le titre, la Région doit remplir 6 critères qui nécessitent la participation d’un maximum d’acteurs : le gouvernement et le parlement régional, les dix-neuf communes, mais aussi des entreprises, associations, commerces, établissements Horeca, écoles, etc.

Deux ans après le lancement, il était intéressant de savoir où en était la Région, d’autant qu’on approche de la fin de la législature.

La moitié des critères sont atteints

Il y a eu de belles avancées, trois des six critères sont atteints :

  • Il existe un comité de pilotage de la campagne (critère 5) : la Plateforme bruxelloise du commerce équitable.
  • Cette plateforme s’associe aux initiatives régionales qui stimulent la consommation et la production locales de produits alimentaires durables (critère 6). Par exemple, des ateliers pratiques sur « l’Inclusion de clauses éthiques dans les marchés publics » destinés à favoriser l’achat de produits équitables par les pouvoirs publics ont été organisés dans le cadre de la stratégie régionale Shifting Economy.
  • Plus de la moitié des dix-neuf communes de la Région sont maintenant titrées « Communes du commerce équitable » (critère 3) : Bruxelles-ville, Berchem Sainte-Agathe, Etterbeek, Ixelles, Jette, Saint-Gilles, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-St-Lambert et Woluwe-St-Pierre.

Le gouvernement régional a en outre bien adopté, le 29 avril 2021 en conseil des ministres, une déclaration de soutien au commerce équitable et de participation à la campagne « Faire de Bruxelles-Capitale une Région de commerce équitable ».

Restait à évaluer les critères 1,2 et 4 relatifs à la communication, à la sensibilisation au commerce équitable des employés et usagers des services publics bruxellois, ainsi qu’à la consommation de minimum 2 produits équitables (dont le café) par le Parlement et le Gouvernement bruxellois, les services du Gouvernement ainsi que les Organismes administratifs autonomes (OAA) de la Région.

Le bureau d’Etude Ecores s’est attelé à cette tâche, pas si évidente, car il n’est pas toujours facile d’avoir un retour, d’obtenir de l’information des cabinets ministériels ou des OAA sur leurs achats, équitables en particulier.

25 organismes ont répondu à l’enquête dont voici les principaux résultats (les résultats complets sont disponibles sur le site de Brussels International) :

2A: 100% des Services publics régionaux consomment 2 produits du CE dont le café (ou s’engagent à le faire pour leurs prochains marchés) 2B: >50% des OAA de catégorie 1 et 2 consomment 2 produits du CE dont le café (ou s’engagent à le faire pour leurs prochains marchés) 4A: 100% des Services régionaux et >50% des OAA de catégorie 1 et 2 communiquent régulièrement en interne 4B: la campagne “Bruxelles, Région equitable” fait l’objet 2fois/an d’une attention médiatique
  • Seuls deux des six sous-critères des critères n° 1-2-4 analysés ont été atteints par les différents organismes publics. Bruxelles-Capitale n’est donc pour l’instant pas encore prête à recevoir le titre de « Région du commerce équitable ». Mais il existe un potentiel de progression évident.
  • Le Parlement et quatre cabinets du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale déclarent consommer plus de deux de produits du commerce équitable, mais ce n’est malheureusement pas le cas pour plus de la moitié des différents cabinets.
  • Par rapport à 2021, il y a une progression positive en termes de connaissance des critères du commerce équitable ainsi qu’une augmentation de la pénétration plus importante pour plusieurs catégories de produits alimentaires équitables dans les achats des organismes publics. De nouvelles catégories (miel, confiture et chocolat à tartiner) ont fait leur apparition.
  • Les premiers critères d’attribution des produits alimentaires dans les marchés sont : le prix, les labels bio et les labels du commerce équitable.
  • Les produits non alimentaires du commerce équitable restent méconnus de la majorité des acheteurs des institutions et organisations de la Région de Bruxelles-Capitale.
  • Un cinquième des organismes ayant répondu dispose de personnel dédié spécifiquement aux enjeux des achats durables.
  • La majorité des fournisseurs-partenaires de produits alimentaires équitables mentionnés par les organismes bruxellois ne sont ni membres de la Belgian Fair Trade Federation (BFTF), ni exclusivement actifs en commerce équitable et/ou en produits durables.

10 recommandations pour aller de l’avant

Pour avancer vers l’obtention du titre de Région du commerce équitable, les auteurs de l’étude financée par Brussels International émettent 10 recommandations, 10 pistes d’action concrète :

  • Proposer un guide pratique et des clauses spécifiques à intégrer dans les marchés publics
  • Organiser la mise en place d’une plateforme d’achats de produits alimentaires et non alimentaires pour l’ensemble des Institutions et organismes de la Région de Bruxelles-Capitale.
  • Créer un cercle inter-organismes régional réunissant un duo de personnes de contact par organisme.
  • Renforcer la sensibilisation et l’information en incluant notamment un volet spécifique concernant les impacts environnementaux des pratiques du commerce équitable.
  • Créer un cadre d’échanges Public-Privé pour améliorer les pratiques d’achats durables (dont le commerce équitable).
  • Renforcer les ambitions concernant les produits non alimentaires.
  • Favoriser la co-création de produits équitables non alimentaires avec les producteurs, l’approche « reverse fair trade purchasing ».
  • Favoriser les circuits courts du commerce équitable.
  • Intégrer le commerce équitable dans les stratégies RSE des institutions et organisations.
  • Systématiser l’obligation de reporting transparent.

La Plateforme du commerce équitable en Région bruxelloise intégrera en priorité certaines de ces recommandations dans son plan d’action 2024.

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