Le Trade for Development Centre d’Enabel, soutient et promeut différentes formes de commerce équitable et durable.
Pour brosser un tableau de la façon dont les Belges pensent et se positionnent en matière de consommation responsable, TDC a commandé une enquête à iVOX (juillet-août 2019).
L’enquête tente de visualiser les connaissances, attitudes, perceptions et comportements d’achat de la population belge dans cinq catégories de produits:
- Produits équitables (produits équitables)
- Produits écologiques
- Produits éthiques
- Produits biologiques
- Produits locaux
L’étude vise à étudier les différences et similitudes et à rechercher d’éventuelles synergies. Par ailleurs, l’intention est de formuler des recommandations pour sensibiliser la population belge et encourager une consommation responsable.
Quelques éléments, chiffres clés, recommandations
- Lorsqu’ils sont interrogés sur la notion de consommation responsable, les Belges font principalement référence à l’achat de produits de saison (49%) et de produits locaux issus de circuits courts (39%), ou à la réduction des emballages/déchets (46%). Ils mentionnent moins souvent l’achat de produits équitables (15%) et écologiques (15%), ou de produits biologiques (9%) et éthiques (6%).
- Consommer de manière plus responsable est nécessaire selon deux Belges sur trois, ce qui indique une adhésion et une prise de conscience collective. Mais moins de la moitié d’entre eux (46%) est convaincue de l’impact réel du comportement d’achat individuel. Les consommateurs sont considérés comme les acteurs les plus importants pour promouvoir concrètement le développement de comportements de consommation responsable par 33% des répondants, l’Etat par 16% d’entre-eux et les distributeurs et marques par 14%.
- La question environnementale préoccupe trois Belges sur quatre et 70% des Belges affirment que l’achat de produits locaux est bon pour l’environnement, ce qui est plus élevé que pour les produits écologiques (62%) et biologiques (52%). Le pourcentage est de 25% pour les produits du commerce équitable et de 36% pour les produits éthiques. Chez les jeunes – qui associent plus la consommation responsable avec son aspect écologique –, 15 % à peine sont d’avis que les produits équitables sont bons pour l’environnement et 32% des jeunes (<35 ans) ne sont pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle acheter des produits équitables est bon pour l’environnement. La tendance est inversée chez les personnes plus âgées. 36% des personnes âgées de 55 ans et plus estiment que l’achat de produits équitables est bon pour l’environnement, tandis que 17% pensent le contraire.
- Malgré le fait que six Belges sur dix (59%) reconnaissent être plus conscients qu’auparavant des conditions dans lesquelles certains produits sont fabriqués, une minorité de Belges (37%) déclare tenir compte lors de ses achats des conditions dans lesquelles les produits sont fabriqués.
- Les produits locaux sont mieux perçus que d’autres types de produits, surtout grâce à leur rapport qualité/prix, leur crédibilité et leur impact supposé. La perception des produits biologiques atteint son niveau le plus faible sur ces trois plans tandis qu’ils se démarquent le mieux au niveau du caractère sain et de la variété de l’offre.
- Lorsqu’il doit choisir parmi les cinq catégories de produits, le Belge préfère de loin les produits locaux. Les plus jeunes déclarent attacher davantage d’importance à l’aspect éthique et écologique que les plus âgés, tandis que ces derniers accordent un intérêt relativement supérieur à l’aspect local et au commerce équitable.
- Les Belges indiquent qu’ils achètent les produits locaux le plus souvent, suivis par les produits biologiques et écologiques. Les produits équitables et éthiques ferment la marche. Par rapport à toutes les autres catégories de produits, le Belge est également davantage satisfait des produits locaux. Les plus jeunes déclarent dans une plus large mesure acheter des produits écologiques, tandis que les plus âgés achètent quant à eux davantage de produits locaux et équitables.
- La mise en évidence, le développement du caractère local semble donc représenter une manière efficace de soutenir l’achat des autres types de produits. Les trois principaux facteurs d’incitation des consommateurs à acheter (plus fréquemment) des produits équitables sont un prix moins élevé, « s’ils étaient également locaux (issus de circuits courts) » et les garanties sur leur impact réel.
- Les labels et certifications n’incitent pas directement à l’achat – 25% des Belges déclarent que les labels sur les produits les incitent à les acheter, 31% affirment le contraire et 44% ne savent pas ou sont neutres -, mais les labels et certifications sont de loin les moyens les plus importants employés par les consommateurs afin de vérifier si les produits qu’ils achètent, ou qu’ils ont l’intention d’acheter, sont équitables, éthiques, biologiques ou écologiques. Un problème se pose toutefois : il existe selon la moitié des consommateurs belges tellement de labels différents qu’ils ne parviennent plus à s’y retrouver et qu’ils y prêtent par conséquent moins, ou plus du tout, attention. Ce pourcentage (55%) est nettement plus élevé chez les plus jeunes qu’au sein de la génération plus âgée (47%).
- Le fait que les produits locaux soient perçus dans une large mesure comme des produits équitables, montre qu’il est nécessaire de continuer à sensibiliser le consommateur sur la situation des agriculteurs belges qui ne perçoivent pas toujours une rémunération juste pour leurs produits, à savoir un prix leur permettant de couvrir leurs coûts de production et de percevoir un salaire décent.