Altervoyages : le courant alternatif du tourisme

Le service que nous offrons, c’est de la visibilité au travers d’un site internet, de catalogues et d’une série de petits services.

Un petit espace convivial, quelques tables, de la lecture, un bon café… Nous sommes chez Altervoyages, dans les serres du jardin botanique de Liège, où nous accueille Martine Houyoux, la directrice de cette association servant de plateforme de promotion à divers acteurs militant pour un tourisme plus soucieux de l’humain et de son environnement.

Assistante sociale de formation, Martine Houyoux s’est intéressée à la coopération dès ses études. C’est d’ailleurs en tant que responsable régionale 11.11.11 pour le CNCD qu’elle a rencontré Liliana Chiocci, du Mouvement d’Actions à Travers-Monde (MATM). Ensemble, elles développent l’idée qu’il faut promouvoir les diverses associations actives dans la coopération et qui veulent, en plus, faire du tourisme équitable et/ou solidaire. De là, la naissance d’Altervoyages.

Quatre associations se sont tout de suite montrées intéressées d’être représentées : Identité Amérique Indienne (IAI), le Mouvement d’Action à Travers Monde, les cafés Chorti et Emotion Planet.

« Il y a tant de différentes sortes d’acteurs dans le secteur de la solidarité internationale ! De l’école qui organise un chantier à la commune qui axe des activités solidaires par rapport à un jumelage, le paysage est très varié. D’où la difficulté de constituer une plateforme de promotion commune… », explique Martine Houyoux.

Pour tous les goûts

En effet, les membres d’Altervoyages ont des profils sensiblement différents : Café Chorti est un importateur de café équitable qui organise de temps en temps un voyage pour aller visiter les plantations et rencontrer les producteurs ; ECPAT est un réseau qui lutte contre le tourisme sexuel et l’exploitation sexuelle des enfants ; Natagora est une ONG de protection de l’environnement qui organise des séjours d’observation de la nature ; Sens Inverse est une agence de voyage spécialisée dans l’écotourisme et le tourisme de randonnée ; etc. Avec l’aide de WBI (Wallonie-Bruxelles International), Altervoyages accueille même deux associations étrangères, Eco-Bénin et le FESFOP (Sénégal). « Nous sommes porteurs du projet pour eux, afin de consolider leurs structures. C’est le développement par le tourisme », précise Martine.

Faire partie d’une telle plateforme doit apporter des garanties pour le client quant au voyage qu’il va effectuer. « D’où la nécessité d’avoir des critères de sélection pour les membres, comme d’être bien reçu, d’être bien encadré, de voyager en toute sécurité. Nous sommes une structure qui rassure, qui se porte garante. » Ces critères, quels sont-ils, plus précisément ?

Les critères

  • les populations locales sont au cœur du processus d’accueil et l’opérateur organise ses séjours en partenariat avec elles
    l’opérateur choisit des partenaires organisés autour de projets de développement bénéficiant à la collectivité
  • il organise ses voyages de manière à maximiser l’impact sur l’économie locale des territoires d’accueil
  • il organise ses voyages en veillant à respecter les équilibres environnementaux, sociaux et économiques
  • il favorise la rencontre et l’échange dans la conception de ses voyages, il informe sur les opérations de développement et préservation de l’environnement mises en place grâce aux bénéfices de l’activité touristique
  • il informe et sensibilise ses voyageurs sur chaque destination (situation économique, sociale et culturelle, règles de savoir-vivre, situation environnementale)
  • il fixe le prix de ses voyages de manière à dégager une marge affectée à un fonds de développement
  • il met à disposition du voyageur la répartition du prix du voyage
    l’opérateur milite pour le tourisme équitable et solidaire ainsi que le respect de ses principes.

Vert Bleu Soleil

Malgré son nom, ajoute Martine Houyoux, Altervoyages ne vend aucun voyage : « Le service que nous offrons, c’est de la visibilité au travers d’un site internet, de catalogues et d’une série de petits services. »

Altervoyages organise également la plateforme du voyage alternatif, un espace de 600 m² réservé pour une trentaine d’associations, au sein de Vert Bleu Soleil, le salon liégeois du tourisme et des vacances. Les participants ne paient qu’une centaine d’euros, une toute petite somme pour être présent dans un salon aussi populaire, drainant 20.000 visiteurs. Cette plateforme se veut aussi un lieu d’échanges et de création de partenariats, avec des expositions, des conférences et des ateliers.

Le but d’Altervoyages est aussi de développer des outils de sensibilisation à destination du grand public, comme cette animation proposée aux jeunes de plus de 16 ans et basée sur une exposition et un photo langage. Au travers de 57 visuels, cet outil permet de mieux appréhender le concept de tourisme alternatif et ses différentes dimensions économiques et sociales en Afrique de l’Ouest. Une valisette contient le photo langage, un carnet d’exploitation et un CD, ce qui permet plusieurs formes d’utilisation : une exposition, une animation ou encore un débat.

Martine Houyoux voit le tourisme comme un complément financier ou un outil de sensibilisation pour les associations membres de la plateforme. « La plupart des structures avec lesquelles on travaille ont conscience que le tourisme ne doit pas devenir leur activité principale. » Faut-il pour autant limiter la taille des groupes ? « Bien sûr, répond Martine, le groupe ne doit pas dépasser les 7 à 10 personnes, il faut qu’il influe le moins possible sur la vie quotidienne du village. L’idéal serait d’avoir plusieurs petits groupes tous les ans afin d’assurer un bénéfice constant. »

L’union fait la force

Sa vision du tourisme de masse ? Martine Houyoux renvoie au site internet de l’association : « Bien que considéré comme une force économique majeure, le tourisme de masse se développe parfois au détriment des droits économiques, sociaux et culturels des populations autochtones. En ce qui concerne les pays en voie de développement, il est communément admis que 80% des revenus de ce secteur profitent aux entreprises du Nord ou à leurs actionnaires sous forme de dividendes. »

Que faire contre cette force ? « Nous sommes très petits et très désarmés, répond-elle. Le public connaît mal cette forme de tourisme. Nous avons donc un énorme travail de promotion à réaliser. » L’union faisant la force, Altervoyages collabore aussi avec ATES (Association pour le tourisme équitable et solidaire), la plateforme française, ainsi qu’avec d’autres fédérations en Bolivie, en Equateur, au Guatemala…

Altervoyages croit aux synergies… jusque dans le choix de ses bureaux. L’ASBL est en effet hébergée dans la Maison de l’environnement, au jardin botanique de Liège. Elle y côtoie de nombreuses autres associations, dont certaines de ses membres comme Natagora ou IAI. Elle ouvre également grand ses portes au public : elle a aménagé l’Altercafé, un espace permettant à la fois la dégustation de produits du commerce équitable, la mise en valeur du fond pédagogique de l’association, l’organisation de conférences et d’expositions.

Et si vous alliez boire un bon café équitable avec une petite douceur dans un cadre sympa un de ces jours ?

Rue Fusch 3
4000 Liège
Tel: 04/250 95 83 – 0472/95 77 78
altervoyages@gmail.com
www.altervoyages.org

Crédits Photos : Altervoyages
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