L’huile d’argan équitable au Maroc

La production d’huile d’argan équitable en images

Depuis 2010, le TDC soutient la coopérative de femmes Tighanimine, qui produit de l’huile d’argan équitable dans le sud du Maroc. Cette huile convoitée constitue non seulement un ingrédient miraculeux dans les produits cosmétiques, mais elle est aussi utilisée comme arôme en cuisine.

Le TDC a envoyé un reporter photo sur place pour en découvrir plus sur les coulisses du processus de production et de la vie des travailleuses, toutes des femmes berbères.

Toutes les photos : © Eric de Mildt pour le Trade for Development Centre de la CTB, 2015.

Dans la région de Souss-massa-Drâa, au Maroc, les communautés berbères sont confrontées à de nombreux défis: la désertification, l’analphabétisme, la pauvreté… Exploiter les richesses locales telles que l’huile d’argan, les dattes ou le safran pourrait être une solution durable.

C’est ce que fait Tighanimine, une coopérative majoritairement composée de femmes productrices d’huile d’argan équitable.

« Ma fille Fadna et moi avons été parmi les premières à être employées par la coopérative » nous confie la maman de Fadna, Maika et Aïcha.

« Je suis tombée malade et je ne pouvais plus travailler. Maintenant, je suis secondée par mes trois filles. »

« Travailler dans un cadre structuré a littéralement changé nos vies en nous donnant la possibilité de subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles. »

Ensuite vient l’étape du concassage.

À coups de galets lisses, les femmes retirent les noyau des fruits.

Puis, elles fissurent ces noyaux pour en extraire les amandons.

Après le concassage on procède à la torréfaction et au pressage des amandons

Les presses utilisées ne sont pas les mêmes suivant le type d’huile qu’on souhaite obtenir.

Une des machines est tombée en panne.

Après trois ans de travail dans la coopérative Tighanimine, ces machines n’ont plus aucun secret pour Malika.

Munie de ses outils, elle dévisse, donne quelques coups, se penche sur le problème, pose son diagnostic et réussit à plusieurs reprises à redémarrer la machine.

Soudain, son visage s’éclaire. Une note de joie dans la voix et le regard pétillant : mission accomplie !

Malika pose à côté de petites bouteilles d’huile d’argan. Elle va se marier le mois prochain. La plupart des autres employées ont du quitter la coopérative après leur mariage mais ce n’est pas l’intention de Malika :

« Je travaille dans la coopérative, depuis bientôt trois ans. Je ne quitterai pas mon travail. J’aime ce que je fais. »

Beaucoup de femmes du village aimeraient travailler dans la coopérative et gagner un peu d’argent, mais leurs maris, frères et pères leur refusent ce droit. « Le travail de la femme n’est pas encore accepté ni valorisé » nous confie Malika.

Nadia la créatrice, nous raconte :

« L’histoire de la création de cette coopérative est assez extraordinaire. Je voulais apporter ma contribution pour aider les femmes de la région. J’avais commencé par leur donner des cours d’alphabétisation. Lors des séances, elles me soumettaient toujours cette demande de création d’une coopérative d’huile d’argan. Un long chemin, semé d’embûches, a été parcouru depuis. »

En 2011, Tighanimine est la première coopérative qui reçoit une certification Fairtrade pour son huile d’argan ce qui permet aux 68 femmes membres de doubler leurs revenus en 2 ans.

Tighanimine a pu compter sur le soutien financier du Trade for Development Centre (TDC) pour améliorer ses capacités de gestion, développer des systèmes de contrôle de qualité et créer du matériel de communication pour mieux commercialiser ses produits sur les marchés marocain et européen.

L’étape du ramassage est la première du processus de fabrication de l’huile d’argan.

À partir de six heures du matin, les femmes se lancent dans la quête des fruits des arganiers.

Elles sillonnent les forêts avoisinantes pour les récolter.

Elles ne ramassent que les fruits libérés par les arbres respectant ainsi les cycles de la nature.

Les arganiers font d’ailleurs office de rempart contre la désertification de cette région sèche.

Les amandons extraits sont soigneusement déposés dans des petits paniers.

Chaque femme dispose de son propre panier et d’un sac en tissu avec ses nom et prénom.

Après pesage, en fin de semaine, elles peuvent ainsi évaluer leur travail. Chaque kilo d’amandons est rémunéré à 35 dirhams (3,2 euros).

Avant le pressage, on torréfie uniquement les amandons destinés à produire de l’huile pour la consommation. Pour obtenir de l’huile à usage cosmétique, on passe directement au pressage.

En plus de l’huile, Tighanimine fabrique également des produits finis comme du savon ou de la lotion.

Riche en acides gras polyinsaturés, en acide linoléique (un acide gras de la famille des oméga-6) et en vitamine E, celle-ci est réputée pour ses propriétés médicinales et se voit gratifiée de titres ronflants comme « l’or marocain » ou encore « le secret de beauté des femmes marocaines ».

Quelques 40 travailleuses sur les 68 que compte la coopérative Tighanimine suivent des cours d’alphabétisation.

Grâce à leur travail et à ces cours, ces femmes sont en mesure de s’émanciper et de sortir de l’ignorance, de la discrimination et de la pauvreté.

Certaines de ces femmes sont même les gagne-pains de la famille.

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