Le maître-chocolatier Dominique Persoone et Dimitri Moreels – fils de l’ancien ministre Reginald Moreels – construisent une chocolaterie au Congo
“Trois Belges ouvriront sous peu une chocolaterie aux abords du parc national des Virunga, le plus grand parc naturel d’Afrique. Conservateur de ce domaine reconnu par l’UNESCO, le Prince belge Emmanuel de Merode est l’un des trois investisseurs, conjointement avec le chocolatier belge Dominique Persoone et Dimitri Moreels, propriétaire et directeur de la compagnie d’exportation de cacao Copak.
La somme à investir reste secrète pour l’heure. « Ce n’est pas encore clair du tout », nous confie Dominique Persoone. « Nous venons tout juste de commander les premières machines en Inde. »
Europe et USA
“Le trio d’entrepreneurs veut transformer sur place les fèves de cacao – « qui sont de bien meilleure qualité que je n’imaginais » – en barres de chocolat. « Personnellement, je rêve déjà de produire de la glace au chocolat et de la pâte à tartiner », poursuit Dominique Persoone. Les attentes sont élevées. « Nous souhaitons vendre nos barres au Congo, mais aussi en Europe, aux États-Unis et en Australie. »
Les initiateurs comptent également produire des barres véganes. « Celles-ci sont très populaires aux États-Unis. Nous utiliserons uniquement des ingrédients locaux et du sucre de canne, et remplacerons le lait par de l’huile de coco. »
« Je n’y gagnerai rien », affirme le chocolatier. « Les bénéfices seront intégralement reversés à la communauté locale, et répartis de manière égale entre les animaux du parc et les riverains. »
Braconnage
Les animaux peuplant le parc des Virunga sont la proie des braconniers, qui n’hésitent pas à recourir à la violence. Le prince lui-même y a été blessé par balle il y a quelques années, et pas plus tard qu’il y a quelques semaines, un des rangers du parc a été abattu. »
Et pourtant, Dominique Persoone fait preuve de compréhension à l’égard de la situation des braconniers. « La vie est rude pour les 4 millions de riverains du parc. Ils n’ont rien, et le braconnage est pour eux un mode de survie. Quelques kilos d’ivoire leur rapportent gros. »
« Notre chocolaterie leur offrira une perspective d’avenir. Dans un premier temps, nous emploierons quelque quarante personnes, mais nous espérons bien augmenter ce nombre par la suite. »
La chocolaterie n’est pas un cas isolé. Dans le passé, le Prince de Merode a déjà érigé une savonnerie et une centrale électrique. Et Dominique Persoone d’ajouter : « L’électricité est vendue à bas prix, et cela donne une impulsion à la population. Des initiatives voient le jour et des entreprises commencent à se créer. »