Un projet systémique de production de cacao bio de haute qualité, au cœur de la nouvelle stratégie éthique de la chocolaterie Galler

Dans le cadre du partenariat Beyond Chocolate, la Chocolaterie Galler, s’associe au Trade for Development Centre (ENABEL), à la coopérative Yeyasso en Côte d’Ivoire, à l’Université de Gand et à l’entreprise ZOTO pour mener un projet pilote de développement de cacao bio et qualitatif.

Le projet, intitulé « Production durable de cacao biologique et de haute qualité pour la coopérative Yeyasso en Côte d’Ivoire » va permettre à cette organisation de se former à de nouvelles pratiques agricoles, de s’initier à la culture biologique et d’améliorer la qualité de son cacao.

Le projet fait partie des 7 projets retenus dans le cadre de « Beyond Chocolate », un partenariat entre chocolatiers, distributeurs, ONG et pouvoirs publics… qui a pour objectif de lutter contre le travail des enfants et la déforestation, de rendre le chocolat belge durable d’ici 2025 et de faire en sorte que, d’ici 2030, les producteurs de cacao perçoivent un revenu minimum vital.

Le projet cadre aussi avec la transition éthique importante opérée par la chocolaterie Galler depuis décembre 2018 et centrée sur la stratégie des 3P – People, Planet & Profitability. « Le sens, le but que l’on donne à l’entreprise déterminera l’arbitrage entre les trois autres P. C’est une manière de questionner la croissance » expliquait Salvatore Iannello, le CEO de Galler au journal l’Echo en juillet 2020*.
Le commerce équitable est au centre de la nouvelle stratégie de Galler, tout comme l’agriculture biologique. « Mais il faut d’abord donner une vie décente aux producteurs, avec des conditions commerciales équitables et sans que cela ne soit refacturé au client final, avant de les conscientiser au bio » *, estime Iannello.

Via le projet avec le Trade for Development Centre, l’Université de Gand et Zoto, Galler veut donc s’engager dans une approche systémique alliant agriculture biologique, qualité et diversification de la production au profit des producteurs de Yeyasso  et de l’environnement. Les femmes des communautés seront impliquées dans la gestion d’une petite ferme avicole pour la production d’aliments et d’engrais organiques. L’abandon de l’utilisation de pesticides chimiques améliorera la diversité des insectes et de la vie animale. La transition d’une partie de la production en cacao bio contribuera à la biodiversité, créera un microclimat et restaurera une faune spécifique qui fournit des services écosystémiques à la culture du cacao. Cet aspect étant dans la lignée d’autres projets initiés par la chocolaterie au sein de la coopérative pour recréer un écosystème propice au développement des cacaoyers dans les meilleures conditions qu’il soit.

Dans le cadre de ce projet, le Trade for Development Centre prendra en charge le coaching de la coopérative Yeyasso en gestion d’entreprise et en gestion des différents aspects du projet (calculs de rentabilité, vente des produits issus de la diversification des activités…), l’Université de Gand interviendra au niveau du développement de meilleures pratiques agricoles et de la transition vers une agriculture biologique, tandis que ZOTO travaillera à l’optimalisation de la fermentation conduisant à une amélioration des arômes du cacao.

Cela fait un certain temps déjà que Yeyasso est accompagnée par le TDC. Depuis le début du coaching en marketing en 2017, la coopérative a parcouru un long chemin en termes de nouveaux clients, de nouveaux membres, de certification (la certification Fairtrade est venue s’ajouter aux certifications UTZ et Rainforest Alliance) et de professionnalisation. Tous les efforts ont porté leurs fruits : ces deux dernières années, Yeyasso a été nommée meilleure coopérative de la région !

* Laurent Fabri, Nouvel ancrage belge pour le chocolatier Galler, L’Echo, 16 juillet 2020.
Crédits Photo : Dominique Derom
Photo : L’équipe Yeyasso coachée par Dominique Derom pour le TDC

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Il ne fait pas bon être un petit producteur de cacao en Côte d’Ivoire ! Alors que, fin 2016, les excellentes conditions météorologiques dopaient la production mon-diale de cacao de 3 à 5 %, dans la foulée, les prix du marché, quant à eux, chutèrent de 30 %. Cette baisse n’ayant jamais été répercutée sur les prix de vente aux consommateurs, ce sont les bénéfices des grands ac-teurs de l’industrie du cacao qui explosent, tandis que pour les petits producteurs commence une période de vaches maigres. Et cela au moment où tout le secteur parle de chocolat durable d’ici 2020, 2025 ou 2030 au plus tard.

Quand cacao rime avec durabilité… État des lieux

Pointés du doigt suite au scandale du travail d’enfants et aux très faibles prix payés aux producteurs, les grandes entreprises du secteur du cacao et du chocolat ont pris des initiatives pour améliorer la durabilité de l’industrie. Qu’en est-il aujourd’hui, surtout après une forte diminution l’an dernier du prix du cacao sur le marché mondial ?
Par ailleurs, en dépit de ces conditions de marché difficiles, des coopératives optent résolument pour une production durable. Vingt d’entre elles bénéficient d’un appui du Trade for Development Centre (TDC). Afin de mettre en lumière leur travail, nous nous sommes rendus non seulement au Ghana et en Côte d’Ivoire, mais aussi en Bolivie et au Vietnam.

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