En 2007, le ministre britannique de la Coopération internationale, Hilary Benn, exhortait les consommateurs à privilégier les roses en provenance du Kenya plutôt que les fleurs néerlandaises cultivées en serres. Il avançait plusieurs arguments : c’est meilleur pour l’environnement, propice à l’emploi et aux opportunités de développement dans le pays.
Mais est-ce vraiment le cas ? Dans quelle mesure les fleurs cultivées dans le Sud le sont-elles de façon durable et dans de bonnes conditions de travail ? Et qu’en est-il du commerce équitable dans cette filière ?
Author: Morgane
Ces 40 dernières années, le commerce équitable s’est mué en puissant modèle de développement, articulé autour d’une tasse de café d’Amérique latine ou d’une barre de chocolat à base de cacao d’Afrique. Un bon outil pour, nous consommateurs, lutter contre les inégalités entre le Nord et le Sud.
Mais, dans le fond, nos agriculteurs ne sont-ils pas tout autant les dindons de la farce d’un modèle agricole dominant ? Un agriculteur grec n’a-t-il pas lui aussi le droit d’obtenir un prix équitable pour ses produits ? Voilà des interrogations adressées depuis un temps déjà au mouvement européen du commerce équitable, mais qui, ces dernières années, se concrétisent de plus en plus.
La culture de vanille est une des cultures nécessitant le plus de temps et de main-d’œuvre, ce qui en fait l’épice la plus chère au monde après le safran. Et pourtant, les paysans de Madagascar et des autres pays où elle est cultivée vivent dans la misère la plus noire. La chaîne est d’une grande complexité et souffre de la concurrence de la vanille de synthèse. Heureusement, grâce au commerce équitable, certains producteurs de vanille envisagent aujourd’hui l’avenir avec espoir.
L’époque où la production bio et équitable était l’apanage de paysans du Sud pauvre et sa consommation celui d’habitants du Nord riche est bien révolue aujourd’hui. Une classe moyenne sensibilisée aux achats durables se développe en effet dans certains pays du Sud. Partons explorer le marché africain émergent du bio et de l’équitable.
Les consommateurs associent généralement « commerce équitable » et « produits provenant de petits paysans réunis en coopératives ». Une image qui n’est toutefois pas tout à fait correcte. Des bananes, du thé, des fleurs et du vin originaires de grandes exploitations agricoles arborent également le label Fairtrade. Cette approche d’ouverture aux plantations est-elle la bonne ? La question reste entière. Au cœur du débat se trouve la notion de living wage (salaire minimum vital) pour les travailleurs, saisonniers en particulier.
L’effondrement, le 24 avril 2013, des six étages de l’immeuble Rana Plaza dans un faubourg industriel de la ville de Dacca a coûté la vie à 1.138 ouvriers du textile bangladais, ensevelis sous des tonnes de gravats et de vêtements destinés au marché européen et américain. Cette catastrophe industrielle, la deuxième plus importante en Asie après Bhopal, a mis en évidence non seulement les vices de construction du bâtiment, mais aussi le nivellement par le bas qui caractérise la filière textile et qui a, cette fois, entraîné mort d’homme. Quelle est, 18 mois plus tard, la position des autorités, des entreprises, des syndicats et des ONG ? Le consommateur a-t-il des alternatives durables ?
Qu’ont en commun des coopératives palestiniennes, des bûcherons péruviens, des agriculteurs bios boliviens et des caféiculteurs congolais ? Ils cherchent tous un moyen d’échapper à la pauvreté et aux conflits en renforçant leurs organisations, en améliorant la qualité de leurs produits et en leur trouvant des débouchés. Pour y parvenir, ils bénéficient d’un sérieux coup de pouce du Trade for Development Centre.
Fairtrade, le label éthique le plus répandu dans le monde, a été lancé en 2013 au Kenya pour les consommateurs locaux. Le TDC a commandité une étude pour aider les producteurs, les distributeurs… à mieux appréhender les connaissances, les avis, les attitudes et attentes des consommateurs kenyans vis-à-vis du commerce équitable et du commerce éthique en général. L’étude précise les critères d’achat des biens de consommation, la pratique des médias et définit le potentiel des produits équitables sur le marché kenyan. L’étude alimente ainsi non seulement la stratégie marketing du Fairtrade Marketing Organization Eastern Africa (FMOEA), mais fournit également des pistes à tout acteur local ou régional engagé dans le commerce équitable ou éthique pour mieux cibler le marché kényan.
Rencontre avec Marie-Paule Eskénazi, co-fondatrice de l’association « Tourisme Autrement », une ASBL qui a connu plusieurs vies : organe de réflexion et de sensibilisation d’abord, organisatrice du fameux salon qui portait son nom et aujourd’hui, tour de contrôle du réseau des Greeters, un mouvement international de tourisme participatif.
Femme de cœur dotée d’une énergie hors du commun, Barbara Brugmans apporte à sa manière sa pierre à l’édifice de la coopération avec et au profit des femmes aux quatre coins du monde. Il y a tout juste dix ans, elle a créé sa propre boutique en ligne de dragées équitables. En 2010, ses efforts se sont vus récompensés par l’obtention d’un Be Fair Award par le Trade for Development Centre.